LE SOLO IMPRÉVU

Il s’agit de créer un ‘atelier musical’ pouvant être dirigé de trois manières différentes selon le profil des participants. Ceux-ci peuvent être divisés en trois catégories :

1-    Participants sans aucune connaissance musicale

2-    Étudiants débutants ou avec peu d’expérience pratique

3-    Étudiants de musique

 

    L’atelier devra être dirigé par deux ou trois musiciens qui formeront le groupe de base. En général un des musiciens mettra en œuvre la communication avec les participants, mais cela pourra aussi être fait par un artiste ou professeur en dehors du groupe. Les formations instrumentales pourront varier selon la tradition et/ou style musical présenté. Les participants pourront se présenter dans les discipline suivantes:

 

A-    Composition littéraire (poétique) sur une musique présentée (qui a été appréciée ou qu’il souhaite apprendre)

B-    Production vocale – improvisation en utilisant la voix

C-    Production instrumentale mélodique au xylophone ou vibraphone (instruments suggérés pour permettre la participation de tous) – Improvisation mélodique

D-    Production instrumentale propre (dans l’instrument d’étude du participant)

 

    L’improvisation peut être comprise comme un dialogue auquel le participant doit contribuer, ajoutant ses idées – en même temps qu’il les repense et modifie – à celles des musiciens du groupe de base et des autres participantes. Tandis que les musiciens créent, avec des séquences harmoniques ou bases rythmiques, des sortes de ‘scénarios’ dans lesquels ‘l’histoire’ se déroulera, les participants doivent chercher à ‘les reconnaître et les enrichir’. Ainsi, on envisage d’inclure toutes les personnes présentes dans un processus de création musicale à partir d’une tradition musicale donnée. Cette pratique peut aussi être pensée comme une expérience d’intégration culturelle entre une population native et immigrée. Voici une suggestion de guide pour la réalisation de l’activité :

 

1-    Le groupe démarrera l’activité en jouant une pièce considéré représentative du style

2-    Un des musiciens présentera un bref aperçu de l’histoire du genre, en citant des aspects musicaux qui soient intéressants et des curiosités ou informations sur la pièce et ses auteurs.

3-    Les musiciens joueront une séquence harmonique ou une base rythmique qui représente le style. Elle doit être d’exécution facile, en tempo lent ou medium, pour faciliter la participation de tous les participants.

4-    Dans l’hypothèse d’un atelier pour des non musiciens, sans aucun bagage instrumental, un des musiciens présentera quelques aspects de technique musicale, qui serviront de guide à leur expression. Par exemple, grave – aigu ; forte – piano ; beaucoup de subdivisions – peu de subdivisions (notes plus longues), etc.

5-    Les musiciens demanderont que les participants improvisent tour à tour brièvement en utilisant la voix sur le séquence harmonique modèle.

6-    Les musiciens pourront faire des commentaires individualisés sur l’improvisation de chacun, ainsi que des suggestions au participant suivant.

7-    À ce moment-là une pratique récréative peut avoir lieu. Chaque participant doit exprimer, au xylophone ou vibraphone, un adjectif présenté, en utilisant les différentes caractéristiques de l’expression musicale antérieurement citées (grave – aigu ; forte – piano, etc.). Exemples des adjectifs : lyrique, imposant, triste, heureux, etc. Seulement le participant aura connaissance de l’adjectif, et les autres devront découvrir ce qu’il ou elle a voulu exprimer.

8-    Puis, on demandera aux participants d’improviser au xylophone ou vibraphone sur les séquences harmoniques ou bases rythmiques susmentionnées. Les musiciens pourront formuler des commentaires sur les improvisations de chaque participant.

9-    Il sera possible de demander une fois plus aux participants d’improviser sur les mêmes séquences harmoniques ou bases rythmiques. Les participants pourront être orientés à perfectionner quelques aspects de leur prestation ou à incorporer les suggestions des musiciens.

10- Le groupe présentera une autre pièce dans le même style. Dans cette première interprétation les participants devront juste écouter.

11- Le groupe interprétera à nouveau la pièce. Maintenant les participants seront encouragés à écrire une petite composition littéraire sur l’unité d’expression (ou unité de sentiment) de la pièce, afin de voir si l’expérience de l’improvisation a changé – et quoi – dans leur appréciation esthétique de la musique. En option, ils pourront donner un bref témoignage sur cet aspect.

12- Le groupe interprétera une autre pièce à la fin de l’atelier.

 

    Le développement de ce modèle d’atelier basé sur quelques traditions musicales populaires, comme la bossa nova, le jazz, le tango et la salsa, apportera un savoir essentiel pour le perfectionnement des concepts suggérés. Et l’application de l’idée d’improvisus à des traditions musicales d’Afrique, Moyen-Orient, Asie ou Europe, selon des études ethnomusicologiques sur le thème[1], donnera le soutien nécessaire à une idée générale de l’applicabilité de cette recherche.

 

 

 

 

[1] Par exemple, L’improvisation dans les musiques de tradition orale, publié avec la participation du Centre National de Recherche Scientifique du Ministère de la Culture (Direction de la Musique) de la France et de la Maison des Sciences de L’Homme, et édité par Bernard Lortat-Jacob. SELAF – PARIS, 1987.